La dispute
2010
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L’installation consiste en un générateur de dialogue amoureux. Elle se présente sous la forme de deux ordinateurs reliés par un routeur et qui communiquent entre eux par le biais d’un réseau local.
Chacune des deux machines exécute un programme (réalisé sous l’environnement MaxMsp Jitter) composé de plusieurs lecteurs aléatoires, qui diffusent des pistes sonores préalablement écrites, enregistrées et regroupées dans des banques de données. Ces fragments de discours, issus des clichés du langage amoureux contemporain, sont énoncés par deux voix de synthèse, voix sans corps ni affect, et agencés selon différents modes de composition (phrases composées par fragments, phrases et blocs de phrases entiers…). Une architecture spécifique de dialogue permet au programme de « choisir » de manière aléatoire, entre deux ou plusieurs possibilités de réponses différentes, et ce, à chaque tour de parole. Le dialogue s’écrit et se renouvelle donc en temps réel.
Sur les écrans des deux ordinateurs est affiché un « bang », objet de base de l’environnement MaxMsp Jitter, qui tient lieu de pur élément de signalétique. Ce dernier se colore en jaune lors du déclenchement des pistes sonore, témoignant ainsi du passage du signal dans le programme.
La dimension générative du système fait ici écho à certaines figures du discours amoureux, telles que les a définies Roland Barthes, dans ses Fragments d’un discours amoureux - la dispute, par exemple, qui n’a pas d’objet en soi, se nourrit d’elle-même, et ne trouve sa fin que dans l’épuisement de l’un des partenaires. Epuisement qui n’a ici jamais lieu.
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