Danse pour deux dans un escalier, un dimanche
Danse pour deux dans un escalier, un dimanche
Danse pour deux dans un escalier, un dimanche émerge dans le sillage d’une série de pièces que je nomme à l’époque les Prototypes et dans lesquelles j’utilise des caméras kinect pour capter les mouvements des performeur·euses et dessiner, à partir des données qu’iels produisent, des dessins géométriques simples mais mouvants.
Les kinects, pour lesquelles une petite scène de passionné·e·s s’attèlent alors à craquer les programmes propriétaires et à écrire des bouts de code réappropriables par tou·te·s celleux qui en ont le désir, me permettent soudain de donner une forme visible à l’espace de la co-présence, cet espace qui nous relie autant qu’il nous sépare.
Ainsi, connecté à une caméra kinect, le programme souligne ici en temps réel, par le biais de lignes noires et rouges, l’espace limite des corps, ainsi que de la distance entre eux.
Abolissant toute référence au lieu et brouillant le rapport d’échelle des corps, cette vidéo propose une poétique de la forme relationnelle en construction, poussée à son degré zéro de représentation géométrique.
Les traces des corps ne tiennent pas lieu, ne sont pas le témoignage d’une présence qu’aurait abolit la médiation numérique, mais ont vocation à permettre l’émergence de nouvelles formes, de nouveaux objets.
Anna Leon, historienne et théoricienne de la danse, consacre en 2022 un chapitre de son ouvrage Expanded Choreographies – Choreographic Histories: Trans-Historical Perspectives Beyond Dance and Human Bodies in Motion à cette série de pièces.
