Compluvium. Ce que rassemble la pluie
Compluvium. Ce que rassemble la pluie
La performance Compluvium (ce que rassemble la pluie) prend pour point de départ la préoccupation des membres des ateliers bermuda, à l’été 2023, face à l’assèchement précoce du ruisseau ; celui là qui sépare, d’un côté, le terrain sur lequel nous avons fait venir des fruitiers, d’autres essences et un potager, et de l’autre, une parcelle agricole à la terre abîmée dont nous espérons qu’elle deviendra un jour une forêt comestible. Cette disparition de l’eau, au cœur du printemps, conjuguée avec l’absence notable de précipitation, nous pousse dès lors à chercher des solutions concrètes pour que demeure l’eau : creuser un puits ; fabriquer des jarres d’irrigation en terre cuite ; imaginer un long réseau de bisses en contrebas des cents mètres de toit ; installer une cuve de récupération qui un jour alimentera un étang.
À partir de ces gestes habitants, ainsi que des objets et des récits dont se composent les expositions au sein desquelles j’ai été invitée à prendre part (Hors-Sec et Une clameur), j’ai proposé deux traversées textuelles mettant en jeu les relations de l’eau à ce qui, au sein des civilisations humaines, cherche à la contenir.
Poursuivant ici ma pratique in-situ de la performance et du récit narré, j’y ai fait se croiser pêle-mêle des habitant·e·s des rives, une traversée du désert, des dynamiseurs d’eau et des vortex, des embouteillages intempestifs, l’art de filtrer l’eau et de la boire, des toits en pente et des bassins de rétention autour desquels s’asseoir pour entendre l’eau tomber, ainsi que des radeaux, des pots cassés, des devenir-cascade et des ruissellement, des infiltrations et des maisons folles. Mon intervention à Fort L’Écluse fut aussi l’occasion de parler de la vie des œuvres en milieu hostile et d’imaginer un moment les conditions futures de leur subsistance.